Dernière partie du récit d'Armando
La guerre 1939-1945
En Septembre, il y eut les vendanges. On est parti à ce
moment-là à la Magdeleine sur Tarn. Il y avait un ancien professeur de français
à Barcelone, M. Jubé ? , qui
parlait espagnol. On est resté un an, ma mère faisait la cuisine. Le début de
la guerre a renforcé l’antipathie à notre égard. Les Français partaient nous on
restait. On disait que nous étions des bandits.
Mon beau-frère –le mari de Cista- était métayer à
Roqueserières pour un notaire de Villemur.
En 1940, on est parti à Roqueserière pour la ferme de
M.Roques. Le patron nous a fait l’avance en tout (lit, couverture, vaisselle et
même un cochon). L’hiver 1940 il faisait très froid. Le boulanger de
Roqueserière nous donnait le pain –immangeable- on lui donnait le bois.
A
Saint-Sulpice-La-Pointe, il y avait un camp de concentration avec des
militaires français, russes…certains se sont évadés, on en a ramassé 5 ou 6
mobilisés par les Allemands. Les réfugiés politiques comme nous ne pouvions pas
être exportés vers l’Allemagne. Par contre, il y avait un droit de réquisition
pour travailler en France. Un jour à Roquesérières, un colonel nous a réuni. On
nous a convoqué à Muret pour nous expédier. Moi, je devais aller à Dunkerque.
Je suis parvenu à m’échapper du train.
A la Libération, le
dernier jour, les Allemands ont pris dans un camion des prisonniers de la
Prison St Michel et les ont amené en forêt de Buzet et les ont brûlé vif. Ils
avaient pris aussi le Maire de Buzet et son fils et les ont fusillé. Nous, on a
pu se sauver de justesse, tout le monde est parti. Ils n’ont pas bien fouillé
puisqu’ils n’ont pas trouvé les aviateurs anglais.
J’ai rencontré ma femme car suite aux bombardements de
Toulouse elle était réfugiée à Roqueserières. Mais elle avait un mari qui était
prisonnier.
Lorsque les prisonniers sont rentrés, on nous a foutu dehors.
En images : une photo d'une exposition en juillet 2011 à Toulouse