29.7.10

rien



Une fois n'est pas coutume j'ai laissé un super long texte de mon grand père dans le message précédent. Voici maintenant quelques autres photos de la base sous marine de Saint Nazaire.

Récit d'une évasion (la Gazette du Groupe Cyclotoursite Agenais, bulletin n°5, janvier 1999)

Récit d'une évasion (la Gazette du Groupe Cyclotoursite Agenais, bulletin n°5, janvier 1999)
Récit de l'arrestation, puis de l'évasion d'Emmanuel LALANNE (1910-1992). Texte recueilli et mis en forme par son petit fils Philippe SIERRA.
Ce récit est publié en hommage à Emmanuel LALANNE figure emblématique du G.C.A. Bien qu'il sorte du strict contexte de la pratique du cyclotourisme, nous avons choisi de le publier car il retrace une partie marquante de la vie d'un ami cyclo. Il conviendra de garder à l'esprit le contexte de l'époque qui a bien changé depuis...On y découvre, à la fin, qu'il y a vraiment de nombreuses façons de faire du "cylcotourisme" ! Bonne lecture.
Le 27 janvier 1944, la Gestapo réussit un coup terrible à Agen. Elle arrête CHEVALIER, de son vrai nom Gérard DUVERGER, c'est-à-dire le chef de la Résistance du Lot-et-Garonne. Il mourra le lendemain, sous la torture, sans avoir livré aucun nom.
Le 30 janvier 1944, je vais assister (avec mes camarades) à son enterrement civil qui a lieu au cimetière de Feugarolles. Après, tout s'est passé très vite. Des soldats allemands ont cerné le cimetière, la Gestapo n'a plus qu'à nous "récolter". Certes quelques résistants vont essayer de s'échapper; en vain...Les soldats tirent sans attendre. Ils tirent même sur quelques "guestapistes" qui courent autour du cimetière.
Les agents de la Gestapo, je veux parler de ceux blessés, sont amenés dans une clinique par un camion allemand. Quant à nous, c'est un autocar [autobus] qui nous conduit à la prison d'Agen.
Là : interrogations, tortures. Mais (à l'exemple de notre chef), nous ne révélons rien, pour être au bout de deux jours transférés à la prison St Michel de Toulouse.
Personnellement, c'est au rez de chaussée que je suis incarcéré. La cellule de 2 m sur 3 était déjà occupée depuis plus de deux mois par un résistant girondin [de la gironde], Blancheton.
A la veille de Pâques, vers 20 heures, un gardien vient pour chercher Blancheton, qui ne sera ramené que vers minuit. Mon compagnon me demande alors de boire un peu d'eau de ma réserve personnelle, puis me confie qu'il vient d'être jugé par un tribunal allemand pour avoir caché dans sa propriété des armes provenant d'un parachutage anglais. Il l'avait toujours nié, aussi sans doute avait-il été dénoncé par d'autres résistants...
Ce matin, c'est Pâques 44. Je prends mes quelques bagages, comme ordonné par un gardien, le suis jusqu'au bureau de la sortie pour revenir presque aussitôt, le gardien chef de la prison ayant "engueulé" son subalterne, ordonnant de me ramener et de chercher Blancheton. Je sais maintenant qu'il est mort fusillé à Toulouse avec d'autres résistants...
A la fin du mois de mai, je me retrouve embarqué, avec beaucoup d'autres, dans un train à destination de l'Allemagne. Nous sommes mis dans des wagons, à bestiaux, à raison de 90 à 100 [individus] par wagon, debout, les uns contre les autres, serrés comme des bouteilles dans un cageot. Chaque wagon est fermé par des fils [de fer] barbelés. Le voyage va durer deux [ou 3 jours], alors qu'il fait très chaud.
[Pendant le trajet, les chminots nous ravitaillaient en eau pour boire car il faisait très chaud par cette dernière quinzaine du mois]
Enfin, le train ralentit et s'arrête à une gare. Nous sommes arrivés au camp de concentration de Compiègne [Royallieu]. Là [on nous a] installé [dans] des baraquements en bois et y disposer de part et d'autre de l'allée centrale des lits en bois, sur 3 ou 4 niveaux, avec pour matelas de la paille [et une couverture pour chacun].
On a droit à un léger bouillon au repas de midi et du soir. Autant dire que notre faim est rarement apaisée, ce qui explique pourquoi nous allons, munis d'un crochet et d'un fil de fer, pêcher quelques restes de nourriture dans le grand tas d'ordures qui se trouve au dehors. C'est ainsi qu'un jour, je découvre, en plus de peaux de pommes de tere un petit carton gros comme une tête contenant une dizaine d'oeufs bouillis, carton qui avait sans doute été jeté par un prisionnier qui ne souffrait pas de faim...[Avec ses oeufs bouillis et et des peaux de pommes de terre arrosés d'eau dans la bassine de la barraque nous en firent un plat que nous mangeâmes avec empressement]
Certains jours, de gros avions anglais ou américains survolent le camp. Nous courrons alors au dehors pour les regarder, mais aussitôt, les gardiens nous obligent à regagner les baraquements en lâchant leurs [gros] chiens. Nous vivons ainsi pendant une dizaine de jours [depuis notre arrivée]. Cependant, à deux ou trois reprises, nous sommes conduits à l'extérieur du camp pour l'agrandir en plantant des piquets de bois réunis par des fils de fer [barbelés]. Le soir, en rentrant, nous jetons des petits bouts de papier avec écrite l'adresse de nos parents, dans l'espoir que les gens du pays les leur feront parvenir et leur expliqueront notre situation [prisonnier au camp de Compiègne].
Un matin des premiers jours de juin, il y a un appel général et nous devons déposer nos valises au dehors pour en faire un grand tas. Le soir, nous quittons nos barraquements pour d'autres ayants n'ayant qu'une mince couche de paille répandue au sol. Nous comprenons alors que le départ pour l'Allemagne est proche. Le lendemain, au matin, nous sommes conduits par colonne de 100 [en colonne de plusieurs centaines] à la gare de Compègne, pour être embarqués à [grands] coups de cravache dans les wagons [jusqu'à ce nous étions 90 à 100 alors que ces wagons étaient prévus pour 40]. Un officier allemand nous avertit que si nous tentons une évasion, nous serons repris et fusillés. Or, la veille, nous savions qu'il y aurait une tentative d'évasion, comme en avait décidé un prêtre de la région parisienne [mais une quarantaine de prisonniers le savaient seulement].
Au cours de la nuit, nous essayons donc de scier le plancher du wagon [pour y faire un trou pour pouvoir s'échapper]. Mais nous devons vite nous arrêter, une poutre de fer apparaît qui ruine nos espérances. Alors nous nous attaquons au verrou de la porte. Soudain, le train se met à ralentir, jusqu'à stopper. Notre souffle s'arrête, les allemands se sont-ils rendus compte de notre tentative ? Heureusement, il n'en est rien car le train repart progressivement [doucement], il avait simplement marqué un arrêt dans une gare. Alors nous nous remettons à l'oeuvre jusqu'à ce que le verrou cède. L'évasion peut commencer.
Le train étant toujours en marche, nous devons sauter chacun notre tour. Nous avions convenu de nous retrouver par équipe de 3, le premier ayant sauté [s'il nétait pas blessé] devait avancer pour rejoindre le deuxième qui resterait sur place, le troisième revenant en arrière [rejoindre le 2ème]. Pour ma part, il est convenu que je saute en second, cependant je saute à la plce du premier car celui-ci prend peur et n'ose pas. Le train va vite, le jour commence à se lever, nous sommes le 5 juin.
Pour sauter on doit s'allonger [sur le dos] sur la marche [le marche pied], les pieds en avant et se laisser tomber en position horizontale afin d'amortir la chute. Cependant le temps presse et je me lance debout. Je roule sur quelques mètres au sol, sans trop me blesser. Je n'ai que quelques égratignures au visage et au genou gauche. J'attend que le dernier wagon du train me dépasse pour me relever afin de rejoindre celui qui a sauté après moi. Mais soudain, j'aperçois la silhouette d'une personne avec un fusil à la main, ce qui m'oblige à me cacher un instant dans un fossé, puis à abandonner la ligne de chemin de fer pour un talus bordé d'une petite route.
Le jour levé, je vois un peu plus loin un panneau m'indiquant la proximité de Vitry-le-François. Puis j'apperçois 3 silhouettes en direction du village. Aussi, je me cache en contrebas de la route afin de les voir arriver; soudain je reconnais l'une d'elles. C'est Galant, un évadé comme moi. J'attends qu'ils m'aient légèrement dépassé, puis siffle pour les interpeller. Ils vont à Vitry afin d'y trouver assistance auprès du curé ou de l'instituteur [avec précaution].L'un deux va rester avec moi pour attendre du secours, les deux autres allant à la 1ère messe et s'adressant au curé. Celui-di leur indique une adresse où trouver de l'aide et en effet, ils se retrouvent abrités chez une dame. Deux ou trois heures après, deux cylcistes viennent nous trouver, nous apportant un petit-déjeuner. Ils nous conseillent alors de rester cachés jusqu'à la nuit, moment où ils viendraient nous chercher pour nous conduire en lieu sûr. Et, en effet, le soir ils reviennent et nous mènent dans une ferme où nous sommes bien logés et nourris.
Le lendemain matin, de très bonne heure, nous sommes réveillés par la maîtresse de maison. Elles nous annonce que les alliés ont débarqué en Normandie, [c'est] le 6 juin 1944...Le même jour, je suis placé dans une autre ferme et séparé de mon compagnon qui est lui même déplacé. J'y suis très bien reçu et nourri, m'y occupant à soigner le bétail.
Vers le troisième et le quatrième jour, un matin, deux gendarmes, Mirguin et Lambert, viennent trouver le paysan et moi-même, pour nous dire que le Maire du pays [Vitry-en-Perthois ?], Domine, a averti la Préfecture de ma présence et qu'il faut donc que je parte le plus tôt possible. Aussitôt le patron de la ferme, M.Boyet [Boyer?], me prépare un casse croûte et m'indique une adresse. Je me rends donc à Moncey l'Abbaye (Marne) où je suis admis comme travailleur agricole, on me confie une compagnie de dindons.
Le lendemain, le patron m'emmène en voiture à une autre ferme, une dizaine de kilomètres plus au sud. J'y reste un jour, puis repars à pied, toujours vers le sud, jusqu'à Donnemont [Marne] où je me présente à une ferme très importante de 200 hectares environ, exploitée par une dame, Mme Dore et deux de ses fils. J'explique que je me suis évadé d'un train de déportés et je suis pris comme ouvrier agricole. Je fais d'abord divers travaux puis je participe à la fenaison et aux moissons.
Ainsi un jour, nous partons moissonner avec le tracteur et trois chevaux pour tirer une autre moissonneuse. Les fils aîné n'est pas d'accord pour amener le tracteur, craignant qu'il ne tombe en panne, ce qui, hélas, sera le cas. Nous devons alors rentrer avec les chevaux tirant le tracteur. On finit les moissons le lendemain avec les chevaux. Des jours passent durant lesquels, [toujours très bien nourri], je suis toujours occupé à des travaux agricoles...
Un matin, un soldat allemand vient acheter des moutons pour ravitailler son escadron [escouade] qui bat en retraite depuis la Normandie. Le lendemain, je monte au clocher de l'église pour y accorcher le drapeau français.
Les jours suivants, les soldats allemands continuent leur retraite vers l'Allemagne [pourchassés par les américains du débarquement].
Vers la fin août, pensant à la fin proche de la guerre, je songe sérieusement à repartir pour le Lot-et-Garonne. Un jour je découvre dans le grenier de la ferme un vieux vélo ayant appartenu au patron (décédé). Ce vélo n'est certes pas en bon état, mais réparé, il est tout à fait utilisable pour mon retour. C'est le fils aîné de la maison qui remet le vélo en état de marche (si l'on peut dire!) et je me décide de me lancer sur les routes pour le retour. C'est ainsi qu'un matin des premiers jours de septembre, Mme Doré, ma patronne, me prépare un solide ravitaillement .Après avoir remercié tout le monde [pour le scours qu'ils m'avaient apportés], je prends le départ pour le sud.
Je m'arrête à Villeneuve d'Archvêque où je sui hébergé par des amis de la famille Dore. Puis le lendemain, je reprends la route vers Sens pour être logé chez des amis de ceux de Villeneuve l'Archevêque.
C'est ainsi qu'en à peine plus d'une semaine, j'arrive à Saint-Aubin [de Cadelech 24], après avoir parcouru environ 680 km

WE dernier


Le week end dernier je suis allé voir mes amis Thomas et Céline (et leur fille Clarisse) à St Nazaire (44), j'ai donc pris quelques photos








jeudi 29 juillet 2010


Hier, c'était l'anniversaire à ma collègue Christine, bon j'espère que le cadeau (la wonder box spéciale anniversaire) est pas mal !
Sinon voici la photo de la façade de la mairie de Poitiers, juillet 2010

23.7.10

un lien à aller lire !!!

http://memoires52.blogspot.com/2010/06/4-juin-1944-la-formidable-evasion-de-45.html

17.7.10

samedi 17 juillet 2010

Après un début juillet à contrôler les bovins, j'ai pris une semaine de congés où je n'ai pas fait grand chose (hormis donner un petit coup de main pour le déménagement de JP et Laëtitia)...et voilà il va falloir retourner au travail !