25.2.15

Suite du récit


La révolution

En 1931, la République a été proclamée.
L’Espagne était un pays très catholique. L’Église dominait tout le monde. La révolution est partie de Barcelone. Ça c’est passé très mal : l’église a été saccagée. Une statue ne fait pas du mal. C’est idiot très idiot. Des religieux ont été tués. On tirait partout. Je ne comprenais rien.
Le front s’est établi chez nous de septembre à novembre 1936.  En novembre 1936, les bombardements commençaient. On se réfugiait dans un tunnel de chemin de fer. La sucrerie a été détruite. 
Je suis parti. J’ai atterri à Caspe .Je suis arrivé à Barcelone à pied, je n’avais qu’une paire de sandales. 
À Barcelone, j’ai retrouvé un copain de l’école. Pour manger, on volait. On allait au métro. On dormait couché dans le creux. Personne ne donnait rien du tout. Durant 8 jours il y eut des bombardements tous les jours. Les avions venaient de Majorque. 
Alors je me suis dit on va aller à Lerida, Saragosse, pour revenir à la Puebla. On est parti. On volait tout ce qu’on pouvait. On est arrivé à une ville. Il y avait la propagande pour s’engager dans l’armée. On nous a habillé. Je me suis échappé. On est arrivé à Lerida Marselias vers Lerida. On est resté une semaine. Les brigades internationales étaient là. Il y eut 2 ou 3 jours de bombardement. . On traverse un pont. Le pont explose. On a été projeté.  Impossible d’aller plus loin. On va repartir sur Barcelone. On est reparti vers Sitgès. On s’est arrêté à la Cava (Deltebre). Là on nous a ramassé. Un bonhomme avec une charrette. Il nous a apporté chez lui. C’était un laitier. Grâce à lui je suis encore en vie. Ils nous ont alimenté , nous ont changé. Il nous a dit « vous allez travailler avec moi ». On m’a appris à  tirer le lait. Il y avait un employé catalan qui ne parlait pas espagnol. On allait chercher l’herbe à la plage. On est resté bien 6 mois. Et là, je tombe sur mon père et ma mère, comme un miracle. Il y avait une fonderie pour fabriquer des armes à las Garofas. Ils ont fait comme un petit tunnel, on dormait là. Une fois, une bombe est tombée sur le refuge. Pendant la révolution, ils avaient fait des collectivités. Mon père y travaillait. Mon beau-frère ( celui qui est en Argentine), était dans l’intendance. Il récupérait le bétail gagné dans les combats. Il a dit à ma mère « fais venir Armando, on mange des moutons ». Ma mère m’a dit : « vas-y !». Mon beau-frère était un animal, un abruti. On y va ! Au bout de trois ou quatre fois lui restait et je partais essayer de récupérer ce qu’on pouvait. C’était très dangereux. Il y en avait cachés dans le maquis pour nous flinguer. On est resté 7 à 8 mois. On était canardé régulièrement. Franco avançait du côté de Valence. Il a fallu continuer vers frontière et  on est parti avec le bétail fin 1938.

En photos :
mon grand-père (Armando) et moi au dessus de Barcelone vers 2006
la constitution de la République espagnole de 1931 
mon grand père (Armando), mon père (Jacques) et moi à Delterbre vers 2006
 




13.2.15

le récit de mon grand père

Bon, j'ai déjà parlé de mon grand père Emmanuel, maintenant, je vais citer Armando, mon autre grand père dans un récit qu'à recueilli mon frère :
Voici la 1ere partie : la vie à La Puebla



Récit d’Armando Sierra

La vie à La Puebla
Je suis né à La Puebla de Hijar en avril 1923. C’était un patelin de 1200 à 1300 habitants. Mes parents étaient des gens pauvres mais honnêtes. Durant 3 mois, mon père travaillait à la sucrerie ce qui était la seule source d’argent. Nous vivions en autarcie complète. Notre blé pour notre pain, des oliviers pour l’huile, des poules, des cochons, quelques chèvres. La vie à La Puebla était facilitée car on avait le chemin de fer Madrid-Barcelone.
Nous étions heureux.
Nous étions 6 frères et sœurs. Pédro né vers 1908, Elisa, née un an ou deux après, Théodore, Cista, Moi-même, Mariano. Mes parents avaient perdu un ou deux enfants.
Quand les filles grandissaient elles devenaient bonnes. Elisa partit ainsi à Barcelone. Pedro s’en alla vivre à Sitgès.
Ma mère ne savait pas lire mais on était bien dressé. J’ai quitté l’école à 8 ans pour travailler la Terre. Je savais lire et écrire. 

La Puebla de Hijar vers 2006.

vendredi 13 février 2014

Il y a peu je suis allé jusqu'en champagne ardenne, voir des amis, j'en ai profité pour voir là où c'est arrêté le destin de certains ancêtres....: laval sur tourbe, mesnil les hurlus