22.1.15

dans le passé

Voici une histoire plus factuelle de mon grand père Emmanuel dont j'avais déjà parlé sur le blog :


Emmanuel Lalanne est né le 3 mai 1909 à Saint-Pé-Saint-Simon (Lot-et-Garonne). Il est décédé à Arcachon le 16 juin 1992.
Il est le fils de François Lalanne et de Marie Guérin, instituteurs.
Mobilisé le 2 septembre 1939 à la base aérienne de Bordeaux - Mérignac en tant radio, il est démobilisé le 27 juillet 1940.
Il déclare être agent des Ponts-et-chaussées à Agen d’octobre 1940 au 1er février 1944.
Entré dans la Résistance en novembre 1942, il est sous les ordres de Denis Ginestet, alias Giraud, responsable départemental à la propagande et membre du comité directeur des MUR (Mouvements unis de la Résistance) et de Gérard Duvergé, alias Chevalier, un instituteur, chef départemental du mouvement Libération, puis responsable des maquis.
Gérard Duvergé est arrêté le 27 janvier 1944. Torturé, il décède le 29 janvier des suites des traitements qu'il a subis. Contrairement à ses habitudes, la Gestapo autorise la famille à retirer le corps pour procéder à l'enterrement. C'est un piège qu'elle tend à tous les amis de Duvergé.
Le mardi 1er  février, vers 15 heures, 400 personnes environ sont rassemblées à Feugarolles autour de la famille : une majorité d'habitants du village mais aussi de nombreux instituteurs agenais et d'autres camarades venus de tout le département. Et parmi eux, des résistants. Vers 15 h 30, à la fin de la cérémonie, un détachement de soldats allemands, dirigé par Henri Hanack, agent de la Gestapo, intervient au cimetière. Des coups de feu sont tirés. Quelques personnes sont blessées, certaines réussissent à prendre la fuite.
Cinq ou six personnes sont finalement arrêtées : Emmanuel Lalanne et Georges Galan d'Agen, Marcel Pin de Feugarolles, Arboucalot de Toulouse et Maxime Badie de Tonneins. Les prisonniers sont conduits à Agen à la caserne Lamouroux. Après avoir été interrogés par la Gestapo dans son local rue Louis-Vivent, ils sont transférés au bout de trois ou quatre jours à la prison Saint-Michel de Toulouse où ils resteront jusqu'au début du mois de mai. Ils seront ensuite acheminés à Compiègne. De là, ils seront déportés vers l'Allemagne le 4 juin, l'avant-veille du débarquement. Au cours de ce trajet, Emmanuel Lalanne, Georges Galan et quelques autres réussiront leur évasion, peu avant que le convoi n'atteigne Vitry-le-François (Marne). Maxime Badie et Marcel Pin mourront dans les camps.
En 1952, au moment où il obtient la CVR (carte de volontaire de la Résistance), Emmanuel Lalanne déclare être dessinateur-projeteur.